Tout allait bien...et tout va de nouveau bien.

L’allaitement de notre petit garçon se déroulait sans problèmes lorsque, lors d’une visite chez le pédiatre à 5 mois et demi, ce dernier nous a recommandé de le passer à 4 tétées par jour car soit disant il avait tendance à prendre trop de poids.

Voyant qu’effectivement il se trouvait plutôt dans le haut de la courbe pour le poids je décide de faire confiance au pédiatre et de voir comment ça se passe avec 4 tétées.

Au début aucun souci, le petit est passé de 5/6 tétées par jour à 4 tétées comme si de rien n’était. Je me suis donc dis que le pédiatre avait eu bien raison et que le petit avait suffisamment avec 4 tétées, puisqu’il ne réclamait pas plus.

Mais quelques semaines plus tard, il a commencé à être un peu plus grognon, il se réveillait de ses siestes en pleurant alors qu’il ne l’avait jamais fait avant. Je n’ai pas pensé qu’il pouvait avoir faim ou me réclamer à manger puisque pour moi il était passé à 4 tétées par jour sans problème, que c’était son nouveau rythme et que si ça l’avait embêté il aurait manifesté son mécontentement plus tôt. J’ai donc mis sa mauvaise humeur sur le compte des dents qui commençaient à sortir sans me poser plus de questions.

A 6 mois et demi, nouvelle visite chez le pédiatre, et là, la douche froide. Notre petit garçon avait perdu 320 grammes, 4% de son poids total. Sans chercher une seconde à savoir s’il y a eut un changement dans les habitudes alimentaires de mon petit, le pédiatre me déclare qu’il a perdu du poids car je n’ai tout simplement plus assez de lait et que nous allons le passer aux compléments de lait artificiel. Comme je n’en ai pas du tout envie, je me permets de lui demander s’il ne faudrait pas tout simplement que je lui redonne plus souvent le sein et là je me fais sérieusement réprimander. Je ne me rends vraiment pas compte, mon petit garçon est très probablement déshydraté, il est au bord de l’hospitalisation, il faut agir vite car il est affamé. Nous avons donc ordre de lui donner, le soir même, un biberon de lait artificiel (d’une certaine marque et surtout pas d’une autre), juste après une courte tétée («n’allez pas me le fatiguer avant qu’il boive son biberon») et de revenir le voir le lendemain pour voir s’il a repris du poids. A la culpabilité de ne plus avoir assez de lait pour nourrir mon enfant convenablement (d’après le pédiatre) vient se rajouter celle de ne pas m’être rendue compte que mon petit allait si mal, je n’ai pas vu qu’il avait perdu du poids et qu’il était à la limite de l’hospitalisation. Le pédiatre doit remarquer que je sens vraiment mal car il termine le rendez vous avec une petite tape sur l’épaule: «vous l’avez allaité 6 mois, c’est déjà bien».

Bien entendu mon petit garçon refuse catégoriquement le biberon de lait artificiel préparé le soir même et n’en veut pas non plus le lendemain matin. Nous retournons comme prévu chez le pédiatre, le petit n’a bien sûr pas pris un gramme depuis la veille et comme je lui explique qu’il ne veut pas du biberon c’est direction les urgences pédiatriques. Il m’explique qu’il vont lui faire une batterie de tests pour voir d’où peut venir sa perte de poids et que s’ils ne trouvent rien ils nous garderont tous les deux en chambre mère-enfant afin de surveiller les tétées, faire des pesées avant et après, bref je suis catastrophée.

Je rentre à la maison en vitesse, prépare quelques affaires pour le petit et pour moi dans l’urgence, téléphone en vitesse à mon mari pour lui expliquer la situation, me dépêche pour arriver aussi rapidement que possible à l’hôpital et quelques minutes plus tard nous y voilà. Et là, changement complet d’ambiance. Les infirmières qui nous reçoivent et auscultent le petit sont super zen. Au bout de quelques minutes, et malgré la lettre qu’a rédigé à leur attention le pédiatre,  elles finissent par me demander: «mais pourquoi vous êtes là madame? Il va très bien votre petit. Il est en pleine forme, très éveillé, n’a aucun signe de dénutrition ou de déshydratation, c’est fou que le pédiatre vous envoie ici». Passe ensuite un jeune médecin qui fait rapidement la même constatation, il est consterné qu’on m’ai envoyé aux urgences et pense que les tests sont inutiles mais par acquis de conscience demande à la responsable des urgences pédiatriques. La responsable me tiendra le même discours. Pour elle le petit n’a vraiment aucun problème, elle me demande si quelque chose a changé dans ses habitudes alimentaires et quand je lui explique que j’ai supprimé une à deux tétées par jour par rapport au mois dernier, elle me dit que voilà très probablement l’explication, que je n’ai qu’à remettre le petit au sein plus souvent. Elle ferra quand même une analyse d’urine et de sang car le pédiatre l’a demandé, mais si ça ne tenait qu’à elle, elle n’infligerait pas ça à mon bout de chou.

Les analyses reviennent toutes négatives et je demande alors comment va se passer l’hospitalisation en chambre mère-enfant que le pédiatre a prescrite. Une fois de plus le personnel de l’hôpital n’en revient pas que le pédiatre se soit emballé comme ça, il n’y aura pas d’hospitalisation, rien ne le nécessite. Je dois juste rentrer à la maison, essayer de me détendre après toutes les frayeurs que je viens d’avoir, remettre mon petit plus souvent au sein et repasser la semaine suivante pour une pesée de contrôle.
Je suis donc repassé à un allaitement à la demande et même à la «proposition» puisque parfois je lui proposait sans qu’il réclame forcément et une semaine plus tard mon petit chéri avait déjà repris du poids.

Je poursuis toujours mon allaitement et j’espère pour longtemps encore car même si c’est vrai que «6 mois c’est déjà bien» mon petit n’avait pas décidé que pour lui c’était suffisant et n’était pas décidé à être sevré et je dois dire que je n’étais pas décidée moi non plus.

Page mise ŕ jour le 12/11/2009