Débuts de la diversification alimentaire et poursuite de l’allaitement

Les recommandations actuelles étant :

-allaitement maternel exclusif pendant 6 mois

 -puis poursuite de l’allaitement avec diversification alimentaire adaptée jusqu’à 2 ans ou plus…

...se pose donc le problème de cette diversification adaptée.

 Le terme adapté signifiant surtout adaptation aux caractéristiques alimentaires de l’environnement

Déjà les schémas classiques du petit pot et de la cuillère ne se prêtent pas bien à un nourrisson allaité.

 Au sein le bébé est actif, régulant chaque tétée en fonction de ses besoins. L’activité des muscles de la langue, de la face, les mouvements de succion/déglutition sont particuliers. Le réflexe d’extrusion (sortir sa langue quand on veut y introduire quelque chose d’autre que le sein) est encore très marqué. Le mécanisme de la prise du sein implique une ouverture maximum de la bouche et un mouvement de sortie de la langue.

Par contre le nourrisson apprécie de porter ses doigts, voire son poing entier à la bouche et de les sucer.

 En conséquence de ces observations, il paraît plus judicieux de proposer au nourrisson de rester actif quant à son alimentation, en lui proposant de prendre lui-même des aliments avec ses doigts. Il s’agira alors de petits morceaux de texture fondante, qui respecteront l’activité musculaire qu’il peut avoir au sein. Le recours au « petit pot » s’avère alors non indispensable, l’avantage étant que bébé peut tout à fait manger les légumes que mange le reste de la famille…à condition que les membres de la famille en consomment…

 L’idéal au début est de proposer ces nouveaux aliments après une tétée. Par précaution il est préférable de proposer le même aliment plusieurs fois de suite, pour bien repérer une réaction indésirable. Les quantités sont d’emblée minimes puisque le nourrisson n’est pas très « efficace » au début.

Le nombre de dents n’a strictement aucune importance….Aucun menu « bébé » ne tient compte de la dentition…

Quels aliments ? Légumes et fruits dont la texture se prête à ce mode d’administration….par exemple la poire crue, la pomme légèrement cuite, carottes, haricots verts cuits…théoriquement tout légume et fruit réputé non allergisant que sa maman allaitante consomme.

Certains bébés allaités refusent toute tentative de diversification à 6 mois, voire à 9…( plus fréquemment en cas de diversification à la cuillère). Cela n’est pas grave, le lait maternel leur apportant le nécessaire (sans le superflu) Sans doute craignent-ils que ces tentatives ne signent l’arrêt de l’allaitement. (Le même phénomène qui se produit lorsque l’on tente d’introduire un biberon pour « habituer » )

Les chiffres de quantité de légumes ou de fruits que vous pourrez trouver dans les documents traitant du régime alimentaire d'un nourrisson sont inadaptés à un bébé qui tête encore plusieurs fois par jour...Il vaut mieux faire confiance à votre bébé.

Et par la suite les menus-type de l'enfant sont en général beaucoup trop riches en calories.

L'excès de protéines dès le plus jeune âge est reconnu comme facteur d'obésité ultérieure...(nous rappelons que le lait maternel est pauvre en protéines, même les laits de substitution n'atteignent pas des valeurs aussi basses...)

Un enfant allaité à l'éveil, puis à la demande, se nourrit quand il en a besoin et prend la quantité qui lui est nécessaire. C'est bien respecter son appétit que de lui présenter les aliments ainsi.  Ainsi à un âge plus avancé, il saura faire la différence entre ses besoins et le simple désir de manger.

Allaitement et allergies alimentaires

Des publications récentes semblent conclure que les enfants allaités sont "aussi" allergiques que les autres.

Cela ne tient pas compte de tous les facteurs environnementaux ni héréditaires.

Un consensus se dégage cependant, il serait bien d'introduire le gluten chez l'enfant allaité entre 5 et 7 mois, période qui serait une fenêtre de tolérance.

En pratique cela revient à laisser le bébé mordiller (avec ses gencives) un morceau de pain.

Page mise ŕ jour le 18/06/2014