Mon bébé a un comportement déroutant au sein, et semble insatisfait, je suis désemparée.

Que faire ?


Pour commencer, ce n’est pas votre lait qui pourrait être insuffisamment nourrissant, ou « mauvais » (quoiqu’en dise votre entourage, même médical, parfois). Votre lait est toujours assez nourrissant, et d’une qualité inégalable, c’est plutôt la conduite de l’allaitement qui nécessite un ajustement (temporaire bien souvent).
Deux cas peuvent se présenter, selon le comportement de votre bébé :

 

1. Premier comportement possible: votre bébé prend bien le sein, tète paisiblement quelques instants, puis relâche le sein en s’énervant (certains bébés pleurent ou s’arc boutent en arrière).

Ce comportement est souvent associé à un débit intense de lait et votre bébé n’arrive plus à gérer ce trop de lait, qui vient trop vite et trop fort, il est incommodé et vous le fait savoir par son comportement.
Un certain nombre de mamans semble souffrir de ce problème. Elles ont un reflexe d’éjection fort (REF) ce qui signifie que le lait sort très fort du sein et incommode votre bébé. Pour faire face à ce débit intense, votre bébé peut se retirer du sein (et parfois on voit alors le lait jaillir), ou bien il s’étrangle, déglutit bruyamment, s’agite au moment du réflexe d’éjection…mais parfois on ne voit aucun de ses signes.
Ce problème de REF peut être associé à un trop de lait qui a pour conséquence un déséquilibre entre le lait de début de tétée (plus aqueux, riche en lactose, et irritant s’il n’est pas associé au reste de la tétée) et le lait de fin de tétée qui est plus riche en graisse. Ce déséquilibre peut aussi provoquer des coliques et donner des selles vertes explosives.
Le REF est souvent associé à une forte prise de poids du bébé, alors que le bébé peut sembler sans cesse affamé.

Les solutions :

•    Allaiter en utilisant les positions qui vont à l’encontre de la gravité (pour limiter le REF) :
Allongés, ventre contre ventre (sur le côté, ou bien maman sur le dos et bébé au dessus d’elle). Ou bien bébé porté droit dans l’écharpe, ou bien bébé assis qui tète le buste droit…

•    Pour rétablir l’équilibre entre lait de début de tétée et lait de fin de tétée, vous pouvez exprimer un peu de lait (ou beaucoup selon votre lactation) juste avant de donner le sein. On se rend vite compte si c’est un lait aqueux ou au contraire « riche ». Cette situation est temporaire, le temps que la lactation s’ajuste aux besoins du bébé. Vous pouvez également enlever votre bébé du sein juste au moment où il a amorcé le réflexe d’éjection et laisser couler votre lait sur une serviette éponge que vous aurez gardée à proximité.


•    Une autre proposition souvent très efficace est de proposer le même sein au cours d’une même tétée, voir même sur plusieurs tétées d’affilée, si la production de lait est vraiment importante. En parallèle, il faut veiller à ce que l’autre sein ne s’engorge pas (pour ce faire, on peut par exemple, tirer un peu du surplus de lait). Certaines mamans souffrant d’une importante hyperlactation vont même jusqu’à proposer le même sein sur toute la journée (en veillant à ce que l’autre sein ne s’engorge pas).
Dans ce cas il est recommandé d’y aller progressivement : 1 seul sein pour une tétée, puis 1 seul sein pour 2 tétées consécutives et si pas d’amélioration poursuivre…faire pas à pas sur plusieurs jours.
 Heureusement cette situation est souvent temporaire et le couple maman/bébé finit par retrouver des tétées paisibles.


•    L’éviction des protéines de lait de vache (PLV) semble aussi très efficace pour supprimer le REF et retrouver des tétées paisibles. Vous ne serez pas carencée en calcium, malgré la suppression de tous les produits laitiers, si d’autre part, vous avez une alimentation équilibrée. Il faut souvent attendre entre 10 et 15 jours pour constater les effets positifs de l’éviction sur le REF (d’une manière générale, il faut jusqu’à 3 semaines pour éliminer toutes traces de PLV dans le corps…).

 

2. Un autre comportement déroutant est celui d’un bébé qui, sitôt le sein pris, ou, plus souvent, après quelques minutes de succion, manifeste impatience et énervement.

 Ce comportement est plutôt  associé à un réflexe d’éjection qui tarde à venir.

Ce phénomène peut avoir lieu lorsque la lactation est bien établie, souvent vers 4 mois. Le lait peut devenir plus long à obtenir et certains bébés manifestent alors leur impatience (c’est plus fréquent en fin d’après midi et le soir). N'ayez crainte, avec un peu de temps, votre bébé se fera à cette nouvelle donnée, surtout s'il n'y a pas de concurrence déloyale avec un biberon (où le lait coule "tout seul"). 

Une autre cause éventuelle est le stresss ou simplement la fatigue. En effet l’ocytocine qui est l’hormone responsable du RE, se trouve alors inhibée et le lait "est là" mais ne sort pas. La solution serait alors de se détendre, et de ne pas stresser (n’imaginez surtout pas que vous n’avez plus de lait !!).

Enfin, signalons aussi les effets possibles de la prise régulière d'un ou plusieurs biberons. En effet, au biberon, votre bébé n'a pas d'effort à fournir pour que le lait vienne (et la technique de succion est complètement différente). Il peut alors prendre goût à cette "facilité" et ne plus savoir ou vouloir "faire venir le lait" au sein. 

Les solutions: 

•    On peut alors parler à son bébé, lui expliquer calmement que le lait va venir…pour créer un climat de confiance et de calme. Certaines mamans essayent de se détendre en écoutant de la musique, ou en regardant la télévision, ou en prenant un bain… pour ne pas se focaliser sur le « problème ».


•    Allaiter bébé dans une écharpe de portage, tout en vaquant à ses occupations, permet aussi de gérer la situation : bébé est bercé par vos mouvements, il tète paisiblement jusqu’à faire venir le RE et le lait vient alors le satisfaire.

 

•    Si vous ne pouvez pas donner le sein à votre bébé (en votre absence par exemple), privilégiez d’autres moyens que le biberon (tasse à bec…), pour donner le lait. Pour plus d’infos, voir notre document "les recommandations du bébé allaité à la personne qui le garde" .

 


N’hésitez pas à nous contacter (mail ou au 03 87 52 80 16), si vous avez besoin de soutien ou de plus d’informations.

Page mise ŕ jour le 18/06/2014